LE CANADA ET LA GUERRE DE CORÉE 4 partie
LE ROULEMENT DE 1953
Le début du programme de Katcom coïncida à peu près avec le retour au front de la 1re Division du Commonwealth et la deuxième grande opération de roulement des unités canadiennes. Les unités qui prirent la relève comprenaient : les troisièmes bataillons du Royal Canadian Regiment et du Royal 22eRégiment, l'escadron (A) du Lord Strathcona's Horse, le 81e régiment de campagne de l'Artillerie royale canadienne, le 59e escadron de campagne indépendant du Génie royal canadien, ainsi que quelques unités de service.
Le 6 avril 1953, la Division du Commonwealth retourna au front pour occuper des positions à la cote 355 et au Crochet de l'autre côté de la rivière Sami-chon. Désormais sous le commandement du brigadier J.V. Allard, la 25eBrigade occupait le secteur central. Ce devait être la dernière période de service au front durant la guerre de Corée. Bien que les derniers mois de la campagne aient été loin d'être calmes, la 25e Brigade n'essuya qu'une seule attaque violente. Dans la nuit du 19 avril, le 3e Bataillon du RCR se rendit au front pour la première fois, sur la cote 187 la plus au sud. La position ressemblait à la paume d'une main géante, la cote 187 formant la base du pouce à partir de laquelle des arêtes, semblables à des doigts, s'étendaient vers l'ouest. Le commandant s'employa immédiatement à améliorer les fortifications et à accroître les patrouilles dans le no-man's-land où l'ennemi avait lancé ses initiatives. Même si l'ennemi avait augmenté ses patrouilles et ses tirs d'obus dans le secteur, il n'y avait aucun avertissement de l'attaque qui devait porter en force sur les positions de la compagnie (C).
Dans la nuit du 2 au 3 mai, une patrouille de la compagnie (A) traversa la position (C) à 20 h 30 dans le but de tendre une embuscade à toute patrouille ennemie qui s'infiltrerait dans le secteur. Deux heures plus tard, la patrouille fut soudainement attaquée par l'ennemi, le chef de patrouille fut tué et la moitié de ses hommes, blessés ou tués. Les survivants reçurent l'ordre de se retirer et un peloton de la compagnie (C) fut dépêché pour livrer combat à l'ennemi. Une section avant de ce peloton se trouva bientôt impliquée dans un combat perdu d'avance et dut lutter pour assurer sa retraite. À minuit, l'ennemi entreprit un bombardement intense qu'il fit suivre par un assaut de l'infanterie. Les Canadiens firent appel à un tir nourri de l'artillerie pour répondre à cette attaque; à une heure et demie du matin, l'ennemi commença à battre en retraite et les Canadiens reprirent leurs positions.
Les 12 dernières semaines de la guerre furent relativement sans événement important pour l'infanterie canadienne, même si les artilleurs furent fort occupés. Les combats en Corée prirent fin lorsque l'accord d'armistice en Corée fut signé à Panmunjom le 27 juillet 1953.
LE CAMP BONIFAS PANMUNJOM
Le Camp Bonifas est le camp de base de la Force de sécurité du Commandement des Nations Unies - zone commune de sécurité (ZCS). Il est situé à 400 mètres au sud de la zone démilitarisée. Le Camp Bonifas loge les soldats qui appuient la Commission militaire d'armistice à la ZCS, l’United Nations Command Security Group.
Le camp Bonifas, Panmunjom, Corée
Autrefois appelé Camp Kitty Hawk, le Camp Bonifas prit ensuite le nom d'un officier de la ZCS, le capitaine Arthur G. Bonifas, après que ce dernier fut tué par les soldats de l'Armée populaire de la Corée du Nord le 18 août 1976, alors que son groupe tentait d'élaguer un arbre qui cachait la vue entre deux avant-postes, près du Pont de non-retour. L'événement est plus communément connu sous l'appellation L'incident du meurtre à la hache. Un officier de l'UNC, le lt Mark T. Barrett, fut également tué lors de cet affrontement.
En réaction au meurtre des deux officiers de l'UNC, l'arbre bien connu qui se dressait près du point de contrôle no 4 de l'UNC, fut enlevé. Aujourd'hui, une portion du tronc de l'arbre se trouve encore au Monastère, le centre d'accueil des visiteurs de la ZCS. Un monument a été érigé à la mémoire des deux officiers tués à l'endroit précis où l'arbre fut abattu.
Le personnel du camp assure, 24 heures sur 24, la sécurité du personnel des Nations Unies et de leurs invités dans les limites de la ZCS; il contrôle aussi l'entrée et la sortie de la ZCS. Ils assurent également la sécurité des villageois de Tae Song Dong et la supervision des affaires civiles du village.
Les soldats assument aussi la responsabilité et le maintien du programme de visites de la ZCS, que l'on appelle habituellement Panmunjom. Cela comprend jusqu'à 12 visites par jour, six jours par semaine, pour un nombre moyen de 150 000 visiteurs par année.
La Force de sécurité de l'UNC - ZCS a pour tâche d'assurer l'ensemble des tâches relatives au soutien logistique et à la sécurité de tout le personnel du Commandement des Nations Unies travaillant dans la ZCS. Au cours de l'histoire de la Zone commune de sécurité, il est arrivé à plusieurs reprises que la tension ait monté et que des événements inabituels se soient produits. Parmi les opérations effectuées, mentionnons le rapatriement de 82 493 PG de l'Armée volontaire populaire de Chine et de l'Armée populaire de la Corée du Nord et le retour de 13 444 PG des Nations Unies du 20 avril au 6 septembre 1953; la libération, le 21 janvier 1954, par les forces de surveillance de l'Inde, de 23 000 Chinois et Nord-Coréens anticommunistes qui refusaient d'être rapatriés; le retour de l'équipage du USS Pueblo, le 23 décembre 1968, et le rapatriement de 39 passagers civils sud-coréens de l'appareil des Korean Air Lines détourné le 14 février 1970.
La devise de cette force, Devant eux tous (In Front of Them All) reflète l'engagement de ses membres à contribuer au maintien de la paix dans un pays divisé.
CIMETIÈRE COMMÉMORATIF DES NATIONS UNIES
En janvier 1951, les divers cimetières militaires aménagés à l'arrière du champ de bataille furent regroupés à Tanggok, en banlieue de Pusan. Le terrain du cimetière fut cédé aux Nations Unies par la République de Corée en guise de reconnaissance envers tous ceux qui avaient donné leur vie pour combattre un acte d'agression et rétablir la paix et la liberté. Le cimetière est divisé en sections nationales marquées de drapeaux et les tombes portent une stèle permanente, chacune ayant une plaque de bronze où figurent le nom et l'unité du défunt.
Il y a 2 267 militaires d'inhumés dans le cimetière commémoratif des Nations Unies. De ce nombre, 1 558 sont des soldats du Commonwealth, dont 378 sont des Canadiens.
Un mémorial de pierre orné de panneaux en bronze fut érigé afin de perpétuer la mémoire des soldats du Commonwealth qui sont morts au combat et dont la sépulture est inconnue. Les noms de 16 Canadiens figurent sur les plaques de bronze du mémorial qui portent l'inscription suivante:
Sur ce mémorial sont inscrits les noms des hommes de la Grande-Bretagne, du Canada, de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande et de l'Afrique du Sud, morts en Corée et dont la sépulture est inconnue. Ils moururent avec des hommes d'autres pays en combattant pour le maintien des idéaux des Nations Unies.
Un monument commémoratif pour honorer les soldats du Commonwealth dont les sépultures sont inconnues a été érigé dans le Cimetière commémoratif des Nations Unies situé à Pusan, en Corée. On peut y lire une inscription en anglais dont voici la traduction:
SUR CE MÉMORIAL SONT INSCRITS LES NOMS DES HOMMES DE LA GRANDE-BRETAGNE, DU CANADA, DE L'AUSTRALIE, DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE ET DE L'AFRIQUE DU SUD, MORTS EN CORÉE ET DONT LA SÉPULTURE EST INCONNUE. ILS MOURURENT AVEC DES HOMMES D'AUTRES PAYS EN COMBATTANT POUR LE MAINTIEN DES IDÉAUX DES NATIONS UNIES.
Monument commémoratif du Commonwealth à Pusan
Le monument se présente sous la forme d'une pierre montée sur une base peu élevée à laquelle ont été fixés des panneaux de bronze sur lesquels est inscrite toute la liste des noms dont seize sont ceux de Canadiens.
Le cimetière est un endroit de paix et de tranquillité. Plus de dix mille arbres et arbustes, donnés par de nombreux pays, y ont été plantés pour accentuer le charme de l'emplacement.
PHOTOGRAPHIES DE CANADIENS EN CORÉE DE 1950 À 1953
Des aviateurs du 426e Escadron de l'ARC parlent à des enfants coréens, Corée, avril 1951.
Les troupes de la Compagnie (B), 2e Bataillon, régiment Princess Patricia's Canadian Light Infantry, traversent un pont en bois rond, Corée du Nord, février 1951.
Troupes du 2e Bataillon du régiment Princess Patricia's Canadian Light Infantry au cours d'une patrouille, mars 1951.
Équipe de mitrailleuse du RCR, mai 1951
Pièces d'artillerie du 2e RCHA à l'appui du 2e Bataillon du RCR, juin 1951.
Le personnel du 23e Escadron de campagne, Corps royal du génie canadien, place des charges explosives lors de travaux de construction routière, Corée, le 18 juillet 1952.
Une équipe de dépollution du Corps royal du génie canadien, Corée, le 7 septembre 1951.
Des membres de la 25e Brigade d'infanterie canadienne poussent une jeep et une remorque, Corée, le 25 mail 1951.
Les canons de la Troupe (A), Batterie (A) de la RCHA tirent sur les troupes chinoises qui attaquent les positions de la Compagnie (B), 1er Bataillon, RCR, sur la colline Petit Gibraltar, Corée.
Le caporal V. Lloyd Fenton, de la Compagnie Able, 1er bataillon, P.P.C.L.I., juin 1952
Le personnel des CMRC utilise un récepteur radioélectrique, novembre 1951
Les membres du 426e Escadron de l'ARC causent avec un pilote canadien attaché à l’U.S. Fifth Air Force, dans une base aérienne en Corée, le 21 mars 1951.
Le NCSM Sioux dans une mer de glace pendant une patrouille le long de la côte coréenne. Février 1952.
Poêle, fait à partir de divers types de boîtes métalliques de munition vides, subit la dernière vérification avant d'être installé dans l'abri, janvier 1952.
Une compagnie de la Princess Patricia's Canadian Light Infantry traverse des rizières en file indienne en s'avançant vers des positions de l'ennemi situées à l'autre côté de la vallée, mars 1951.
Le personnel de la 25e Brigade d'infanterie canadienne prépare une position de mitrailleuse, mai 1951.
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